Le 25 août 1944 à Billy (Allier), cinq résistants du groupe Didier du Maquis des Bois noirs et puis un civil furent exécutés par un groupe de SS qui cantonnait au château de la Croix de l’Orme, à Billy. Le 20 août 1944, le Chef de l’État Philippe Pétain fut enlevé par les Allemands pour l’emmener vers l’Allemagne dans leur retraite. Dans la confusion qui régna les jours suivants à Vichy (Allier), la Garde personnelle du Chef de l’État regagna alors en grande partie le maquis dans la nuit du 23 au 24 août 1944. Le 25 août 1944 à Billy (Allier), cinq résistants dont quatre gendarmes de la Garde personnelle du maréchal Pétain, sous les ordres de l’Adjudant-Chef Lordereau avaient pour mission d’aller au château de Lonzat à Marcenat (ancienne résidence du Maréchal) pour y récupérer de l’armement qui y était caché. Le château de Lonzat était d’ailleurs bien connu de la Garde personnelle du Maréchal car il s’agissait de l’une de ses résidences privilégiées avec le château de Charmeil. Sur le retour, le groupe, appartenant au maquis des Bois-Noirs, franchit l’Allier vers Billy alors que l’ordre reçu leur avait intimé l’ordre de revenir par Saint-Rémy-en-Rollat, par un itinéraire beaucoup plus sûr. Ce changement va leur être fatal. Les 5 hommes furent interceptés par des soldats de la 4ème compagnie du 18ème bataillon SS en cantonnement au château de la Croix de l’Orme. Ils furent exécutés sur le champ. Dans la matinée du 26 août 1944, les Allemands, dans leur retraite, firent sauter le château de la Croix de l’Orme qu’ils occupaient depuis juillet 1943. Alertés par le bruit des explosions, les gendarmes de Saint-Germain-des-Fossés (Allier) se rendirent sur les lieux. Vers 13 h alors que les explosions avaient cessé et, au cours de leur recherche pour récupérer les nombreux objets laissés et ramasser les munitions éparses, les gendarmes découvrirent en bordure du parc, dans une tranchée de défense située à 100 m au nord du château, 6 cadavres entassés les uns sur les autres simplement recouverts de branchages. Ils furent retirés dans l’ordre suivant : un civil fut identifié car connu et en possession d’une carte d’identité d’étranger au nom de Luenenschloss Ewald, puis grâce à leur uniforme,un sergent-chef d’aviation, un adjudant-chef de la Garde personnelle du Chef de l’État et ses trois gardes. Le sergent-chef d’aviation était vêtu d’un pantalon militaire ; sa vareuse et son képi furent retrouvés près de la fosse. Les militaires de la garde personnelle du Chef de l’État étaient tous habillés de culottes militaires, sans vareuse, chaussés de brodequins. Deux d’entre eux n’avaient plus qu’une leggins. De nombreuses traces de blessures furent relevées sur les cadavres. Tous avaient le visage tuméfié et la décomposition des corps semblait peu avancée. L’identité des militaires fut déterminé par leur autorité respective. Il s’agissait de l’Adjudant-Chef René Lordereau, des gendarmes Augustin Dourneau, Arthur Arnauné, René Schmelt et du sergent-chef Victor Cazenave de l’armée de l’air furent retrouvées dans une tranchée près du château. Le château de Lonzat était d’ailleurs bien connu de la garde personnelle du Maréchal car il s’agissait de l’une de ses résidences privilégiées avec le château de Charmeil. Les SS firent une sixième victime, un réfugié politique allemand, Ewald Luenenschloss, qui travaillait dans le voisinage. Une stèle a été érigée à Billy L’enquête des gendarmes permit de retracer les faits grâce aux témoignages des habitants. Vers 17 h le 25 août, M. Henri Aligier, de la cour de son habitation, aperçut trois soldats allemands qui se cachaient derrière le transformateur électrique situé à la jonction de la route nationale 493 et du chemin d’intérêt commun n°73. Parmi les militaires allemands, il reconnut le sous-chef de gare de Saint-Germain-des-Fossés (Allier) connu sous le nom de Keller armé d’une mitrailleuse légère. Les deux autres soldats, armé chacun d’un fusil, ne furent pas reconnus comme étant du cantonnement du château de la Croix de l’Orme. Depuis une huitaine de jours environ, les soldats du château avaient été renforcés par des éléments paraissant être des SS. Venant de la direction de SaintGermain-des-Fossés, le témoin aperçut alors une camionnette bâchée de l’armée française qui fut arrêtée par ces soldats. Keller qui était du coté du chemin de grande communication n°73, tout en se cachant dit : « Halte-là » et, en même temps, tira une rafale de son arme. La voiture s’arrêta et Keller cria tout en intimant aux occupants de la voiture de descendre de celle-ci et de se diriger vers le château. Le témoin aperçut ainsi un adjudant-chef de gendarmerie, trois gendarmes et un sergent-chef d’aviation. Parmi ceux-ci, il remarqua que certains étaient armés de mousquetons. Keller, qui criait toujours, leur fit poser leurs armes ce qu’ils firent. Une fois désarmés, Keller s’approcha d’eux et leur fit signe de monter vers le château. Keller se mit derrière eux armé d’un revolver car il avait laissé son arme automatique à ses camarades. En cours de route, le témoin entendit qu’il leur disait « Maquisards déguisés ! » puis les prisonniers rétorquer « Non, gendarmes français ». A une centaine de mètres du château, quatre à cinq soldats allemands vinrent à la rencontre des prisonniers qui marchaient de front. Arrivés à leur hauteur, ils causèrent un moment et poursuivirent leur chemin en direction du transformateur. En compagnie de Keller, les gendarmes et l’aviateur entrèrent dans le parc du château. Quelques instants après, il entendit une première fusillade suivie de quelques coups isolés. Dix minutes après environ, Keller redescendit à son poste auprès de transformateur. La camionnette des gendarmes fut ensuite conduite au château par des soldats allemands et fouillée.
Liste des victimes :
ARNAUNE Arthur,
CAZENAVE Victor,
DOURNEAU Augustin,
LORDEREAU René
LUENENSCHLOSS Ewald,
SCHMELT René
Né le 23 décembre 1901 à Saint-Gervais-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement le 25 août 1944 à Billy (Allier) ; adjudant-chef de gendarmerie ; résistant dans les FFI.
René Lordereau était le fils de Félix Achille et de son épouse Marie Joséphine Granmontagne. Il s’était marié avec Marie Eugénie Dolon et il était père de deux enfants.
Devenu gendarme, il avait été affecté à la 2e Compagnie de la Garde du chef de l’État avec le grade d’adjudant-chef.
Le 6 juin 1944, il rejoignit les FFI de la division Auvergne, brigade Roussel, groupe Didier. Il participa à des opérations de harcèlement et de destruction de voie ferrées sur la ligne Thiers-Roanne puis de récupération et de transport d’armes.
Source Maitron
Statutmilitaire
UnitéGarde personnelle du chef de l'Etat
MentionMort pour la France
Cause du décèsdes suites de blessures
SourcesService historique de la Défense, Caen
Statutmilitaire - Air
Gradesergent-chef
UnitéBataillon Air 117 de Paris
MentionMort pour la France
Cause du décèsfusillé par les allemands
SourcesService historique de la Défense, Vincennes
CommentairesPas de dossier individuel